LA CAPOEIRA C’EST QUOI ?

DANSE ? LUTTE ?
Elle est tout ça à la fois, c’est ce qui fait sa particularité, sa richesse et son originalité dans le monde de l’expression corporelle.
QUAND EST NÉE LA CAPOEIRA ?
La Capoeira est un art afro-brésilien, dont l’origine remonte à l’arrivée des esclaves africains au Brésil au XIVème siècle. Le dialogue corporel qui en découle est un mélange de danse, d’acrobatie et de combat très codifié.
On retrouve des danses/luttes similaires issues de la même matrice africaine dans les Antilles et à la Réunion
Elle est désormais inscrite comme patrimoine culturel à l’Unesco et synonyme de résistance, émancipation et liberté.
ART TRADITIONNEL OU CONTEMPORAIN ?
Au cours du XXème siècle, suite à sa dépénalisation, sa pratique s’est institutionnalisée, et selon les époques et les lieux à été parfois réduite à une simple pratique sportive, en écartant ses composants culturels africains.
Néanmoins depuis une quarantaine d’années, l’envie d’ancrage dans ce patrimoine noir se fait fortement sentir au Brésil comme dans le monde et de nombreux maitres de Capoeira replace cet art au milieu de la matrice africaine.
QUI JOUE LA CAPOEIRA ?
Tout le monde ! Dans (quasiment) tous les pays, on trouve des pratiquants, professeurs et maitres. Femmes, hommes, enfants de tous âges se retrouvent dans la roda pour jouer la capoeira. Personnes handicapées, déficientes, en détention : la capoeira est bénéfique à toutes et tous …
ET LA MUSIQUE QUI ACCOMPAGNE LA PRATIQUE ?
La capoeira est dirigée par le chant en portuguais du Brésil (voir les paroles des chansons) et par le Berimbau (arc Musical africain) déclinés de 3 tailles. On retrouve également différents instruments de percussions : le Pandeiro, un tambourin à cymbalette d’origine arabe, L’Atabaque, un tambour conique africain, l’Agogo : double cloche métallique d’origine africaine et le Reco-Reco, une pièce de bambou que l’on frotte avec une baguette d’origine afro-amérindienne. Cette formation d’instrument classique à notre époque : la « batteria » est finalement relativement récente.
Quelques dates-clefs
1537 : déportation des esclaves africains au Brésil qui commence vers
1712 : Rafael Bluteau inscrit pour la 1ère fois le vocable Capoeira, dans « Vocabulário Português e Latino », mais sans que le terme fasse reférence à une lutte.
de 1610 à 1697 : Zumbi, le chef du Quilombo de Palmares, situé au Pernambouco, résiste aux Portuguais.
1830 : dessin de Capoeira de l’allemand Johann Moritz Rugendas, on y distingue l’Atabaque mais pas encore la présence du Berimbau.
1824 : dessin de Augustus Earle « Negroes fighting, Brazil »
1834 : dessins de Jean-Baptiste Debret « Voyage Pittoresque et historique au Brésil », le Berimbau est utilisé par les vendeurs ambulants .
1835 : la révolte des Malés, menée par un groupe d’esclaves musulmans.
1833: est fondé le Journal « O Homem de cor » par Paula Brito, 1er journal brésilien à lutter pour les droits du noir.
1859 : Charles Ribeyrolles, écrivain Français évoque la Capoeira pratiquée sur le terreiro de la fazenda le samedi soir ou les jours de fêtes chômés.
1850 : Loi Eusébio de Queiros, le trafic négrier est interdit officiellement, mais perdure dans l’illégalité.
1905 : « Dança De Capoeiras » film muet en 35mm. tourné et présenté par l’entreprise Candburg au Théâtre Lyrique de Rio de Janeiro.
1908 : « Os Capadócios da Cidade Nova », court métrage qui évoquent les malandros, capoeiras et valentões aux environs de la rue Visconde de Itaúna
1907 : Guia do Capoeira ou Gymnastica Brasileira » signé par un certain O.D.C. à Rio de Janeiro.
1928 : (Zuma) Annibal Burlamaqui publie un livre illustré, intitulé « Ginástica Nacional » (Capoeiragem) il y définit des méthodes et règles très éloignées du rituel bahiannais.
1931 : Naissance du Front Noir Brésilien (FNB : Frente Negra Brasileira) à Sao Paulo
1937 : Mestre Bimba obtient l’autorisation légale d’ouvrir la première « Académie de lutte régionale de Bahia ». Samuel Querido de Deus, est l’un des invités du 2ème Congrès Afro-brésilien réalisé dans cette même ville.
1933 : « Casa-Grande & Senzala » de Gilberto Freyre
1934 : « O Negro Brasileiro » (1934), de Arthur Ramos.
1941 : Vincente Ferreira Pastinha « Mestre Pastinha », ouvre son centre de Capoeira Angola dans le quartier Liberdade.
1951: « O Jogo da Capoeira »ouvrage de dessins dédié à cet art.
1953 : 1ère présentation de Capoeira à la télévision, sur TV Tupi (Canal 4).
1954 : Vadiação » un court métrage de 8 min. filmé en 16mm. de Alexandre Robatto, dans lequel on retrouve : Traíra, Curió, Nagé, Bimba, Waldemar, Caiçara,…
1962 « O Pagador das promessas », avec une séquence consacrée à la Capoeira et au Samba de Roda.
1961 : Dans son roman « Bahia de todos santos » de Jorge Amado, trace en le profil du fameux capoeira Samuel Querido de Deus
1962 : sortie du disque Curso de Capoeira Regional de Mestre Bimba produit par Jorge Santos
1955: Arthur Emidio, originaire d’Itabuna (Bahia) s’installe à Rio de Janeiro.
1963 : Suassuna, créee alors, la première académie de capoeira Regional à Sao Paulo, suivit par Ananias, autre bahiannais, angoleiro.
1964 : « Berimbau », de Baden Powell et Vinícius de Moraes.
1966 : Mestre Pastinha et sa délégation sont invités à Dakar au Sénégal pour le Festival des Arts Nègres
Camafeu de Oxossi qui enregistre « Berimbaus de Bahia » (studios de Radio Sociedade)
1968 : sortie du livre « Capoeira Angola » de Waldeloir Rego, première recherche appronfondie sur le sujet. Un pernamboucais, Waldemar de Oliveira écrit quelques années plus tard « Frevo, Capoeira e Passo », un livre qui met en relation ces pratiques à Récife.
Pastinha et la delegation
1978 : Mestre Accordeon ouvre la première école de Capoeira aux États-Unis
1972 : la Capoeira est homologuée par le Ministère de l’Education et de la Culture (MEC) du Brésil comme sport.
En 1973, à l’invitation d’un disciple, Oswaldo de Souza, Mestre Bimba quitte Salvador pour Goiana.
Le 5 février 1974, décès de Mestre Bimba à Goiana.
1977 décès de Mestre Noronha.
1977″ Film Cordão de Ouro » de Antônio Carlos Fontoura avec Mestre Leopoldinha, Nestor Capoeira à Rio de Janeiro au film
1979 : Mario Cravo Neto, photographe réalise un court métragede 12 min. : « Gato / Capoeira ».
1980 : Mestre Moraes fonde le Grupo de Capoeira Angola Pelourinho (GCAP)
1981 : Mestre Pastinha meurt dans la misère et la solitude à Salvador
1983 décès de Mestre Cobrinha Verde
1982 : l’Académie de João Pequeno de Pastinha est inaugurée au Fort Santo Antônio de Salvador
En 1986, Mestre Nenel, fils de Mestre Bimba, créee « Filhos de Bimba », école de Capoeira dans le quartier du Pelourinho.
1990 : Mestre Joao Grande ouvre une academie de Capoeira Angola à New York
1993 : création de l’Association Brésilienne de Capoeira Angola (ABCA) à Salvador : Mestres Curio, Boca Rica, Lua Rasta, Boa Gente, Pelé, Bola sete, Barba Branca, Nô…
2006 : Sortie des documentaires «Mestre Leopoldina, a fina flor da Malandragem», réalisé par Rose La Creta., et «Mestre Bimba a Capoeira Iluminada».
2006 : La Capoeira devient patrimoine culturel
2007 : Décès de Mestre Leopoldinha
2009 : Décès de Mestre Bigodinho
2011 : Décès de Mestre Joao Pequeno